XEUILLEY.

Les communes de la Meurthe, journal historique des villes, bourgs, villages, hameaux et censes de ce département, par Henri Lepage. 1853.

Il est fait mention de la chapelle de Xeuilley (capella de Cheuliaco et Cheulaio) dans une charte de l'évêque de Toul Odon (1065), portant rétablissement du chapitre de Saint-Gengoult, et dans une charte de l'évêque Pibon (1110), contenant l'énumération des biens du même chapitre. (H. L.)

Un nommé Pierre de Xeuilley (Petrus de Cheulei) figure comme témoin, en 1185, dans une charte de Pierre de Brixey, évêque de Toul, pour l'abbaye de Clairlieu. (Abb. de Clairlieu.)

Le 25 juin 1396, Jean de Bourgogne, comte de Vaudémont, et le chapitre de l'église Saint-Gengoult de Toul, font un accord pour la grange dudit chapitre, près Cholloy (Xeuilley) sous Vaudémont. (Cart. Vaudémont domaine.)

On lit dans une Déclaration des droits du seigneur évêque de Toul, sur les villages de Xeuilley, Maizières et Bainville, faite en 1753 :

" Xeuilley, village dépendant de la châtellenie de Maizières, appartient au seigneur évêque en tout droit de haute, basse et moyenne justice, avec les rentes et droitures ci-après, savoir : en la taille dudit Xeuilley, montant à cent petits florins, à raison de 11 gros l'un, en laquelle ledit seigneur évêque prend les deux tiers.

" En une rente dite les fers, montant à 22 gros, que l’échevin dudit lieu est tenu annuellement de lever, au jour Saint-Martin d'hiver, sur ceux qui paient la taille, à raison de chacun toulois une obole, les deux faisant un denier.

" La mairie dudit Xeuilley, l'office de sergent et la mésellerie, qui sont de même nature, fonction et émolument que ceux de Maizières et Bainville, lui appartiennent.

" Chacun conduit doit annuellement audit seigneur 3 deniers pour le droit qu'il leur a accordé d'aller pêcher quand bon leur semble en la rivière de Madon, qui lui appartient.

" Le passage de ladite rivière, à l'endroit du moulin d'Acraigne (Frolois) pour un pal planté sur le ban dudit Xeuilley pour attacher le bateau dudit passage, pour passer et repasser ceux qui vont moudre, doit annuellement deux livres de cire.

" Chacun conduit dudit Xeuilley doit chacun an, au jour et fête Saint-Martin d'hiver, 3 imaux d'avoine, les 8 faisant le resal, mesure du Pont-Saint-Vincent ; laquelle rente appartient audit seigneur évêque seul, et est appelée la rente des fouraux.

" Sont dus audit seigneur évêque les rentes de treize chapons et trois gelines, assignées sur les jardins, terres et autres héritages situés audit Xeuilley.

" Appartient audit seigneur évêque le droit de vain pâturage et droit d'y mettre des bêtes rouges et blanches, ainsi et de même qu'au village de Maizières, qu'il peut tenir par ses mains ou affermer comme bon lui semble.

" Le droit de toute chasse, qu'il peut aussi affermer. Toutes confiscations, amendes et épaves affectées sur le neuf moulin situé sur le ruisseau de Madon, appartenant aux auteurs du prévôt Saint-Vincent et à ceux de la veuve Bertrand de La Chambre, demeurant à Nancy, payable au jour Saint-Martin d'hiver, à cause de la situation sur ladite rivière de Madon.

" Plus appartiennent audit seigneur évêque toutes épaves, amendes et confiscations, le droit de toutes sortes de vaine pâture et de troupeaux à part, qu'il peut tenir par ses mains, ou affermer comme bon lui semble. "

La collation de la cuve de Xeuilley (de Xuilleyo) appartenait au chapitre de Poussay, qui avait aussi les deux tiers de la dîme ; le curé percevait l'autre tiers. Il y avait la chapelle de l'Annonciation, dont la collation était alternativement à l'évêque et au curé ; et celle de Notre-Dame-de-Pitié et de Saint-Antoine, fondée par Gengoult Colin, curé du lieu.

Celte commune a été érigée en succursale en 1802, avec Pierreville pour annexe.

Patron, saint Remy.