PULLIGNY.

Les communes de la Meurthe, journal historique des villes, bourgs, villages, hameaux et censes de ce département, par Henri Lepage. 1853.

Le 4 janvier 1204, Perrin d'Acraignes, écuyer, déclare n'avoir aucun droit sur les biens que l'abbaye de Clairlieu possédait aux ban, finage et ville de Pulligny (in banno, finagio, in villa de Pullignei).

En 1277, Agnès, femme de Gérard de Pulligny, donne à la même abbaye un muid de vin à prendre tous les ans dans sa vigne de Pulligny.

En 1508, Gérard, seigneur de Pulligny, assigne aux religieux de Clairlieu 40 sous de fors, de cens annuel, sur le moulin de Pulligny, à charge par eux de lui donner la sépulture dans l'église de leur abbaye et de célébrer un anniversaire pour lui et sa femme. En 1367 et 1386, Vauthier et Pierre, seigneurs de Pulligny, font des donations analogues, aussi à charge d'anniversaires pour le repos de leurs âmes. (Abb. de Clairlieu.)

En 1344, Vauthier et Gérard de Pulligny, frères, font une bourgfride ou traité pour le château dudit lieu et prient le duc Raoul de la confirmer. (T. C. Nancy.)

Le 7 octobre 1457, Pierre d'Oriocourt, écuyer, reprend en fief et hommage de Jean, duc de Lorraine, tout ce qu'il possède à Pulligny à cause de Marguerite d'Abocourt, sa femme. (T. C. Fiefs de Lorraine 2.)

Le compte du trésorier général de Lorraine, pour 1629, contient un chapitre de dépense pour le recouvrement des halles de Pulligny.

La même année, une nommée Isabeau, femme de Nicolas Regnard, charpentier à Pulligny, fut brûlée comme sorcière.

Le 21 décembre 1771, Didier comte d'Ourches, marquis de Tantonville, déclare tenir en foi et hommage du Roi les portions des terres et seigneuries de Pulligny, Ceintrey et Voinémont, qui appartenaient ci-devant à M. le comte de Malleloy, puis à M. le comte de Toustaint de Viray.

On a aussi des actes de foi et hommage pour portions des terres et seigneuries de Pulligny, Ceintrey et Voinémont, donnés par Nicolas-Antoine, Dominique et Jean-Charles de Feriet (29 janvier 1772), et Charles-Christophe Cossu (23 avril 1772).

Les habitants de Pulligny disent, dans la Déclaration fournie par eux en 1758 :

" La communauté jouit, de temps immémorial et sans titre, des cantons de bois dits Romosene, Retaulieu et les Portions, contenant 278 arpents 8 hommées, dans lesquels elle fait annuellement une coupe de dix arpents de taillis et trente arbres chênes qui se vendent à qui plus entre les habitants, conformément à l'arrêt du Conseil des Finances du 1er mai 1726. Elle jouit, également sans titre et par possession immémoriale, d'un pâquis dit le Grand Pâquis, contenant 224 jours, dans lequel la communauté de Flavigny a droit de parcours ; d'un autre pâquis dit Rutanlieu, contenant environ dix jours, etc.

" La communauté doit annuellement au prieur de Flavigny un cens de 2 francs barrois affecté sur un petit terrain servant de chemin pour aller dans les bois. Chaque habitant doit annuellement un sou 6 deniers, pour droit de reconnaissance, au jour des plaids annaux. » "

On lit dans l'Etat du temporel des paroisses (1709) :

" La seigneurie de Pulligny est considérable, en ce qu'il y a plusieurs villages qui en dépendent. Cette seigneurie, qui a haute, moyenne et basse justice, appartenait à Perrin ou Jean de Pulligny, qui eut six filles, lesquelles contractèrent des alliances qui amenèrent le partage de cette terre entre plusieurs seigneurs ; ils sont au nombre de plus de vingt, dont le principal est le Rhingraff de Salm.

" La communauté est composée de 125 ménages, y compris les veuves.

" Le patronage de la cure est laïc et appartient à tous les coseigneurs.

" Il y a, dans l'église, la confrérie du Scapulaire et les chapelles ci-après : La chapelle de Notre-Dame-de-Pitié, de Saint-Jacques et de Saint-Philippe, dite la Haute-Chapelle, fondée par Jean de Pulligny et Marguerite, sa petite-fille.

" La chapelle du Sépulcre, dont le patronage appartient au nommé Cadot, de Saint-Nicolas ; elle fait partie d'un des collatéraux de l'église.

" La chapelle du Scapulaire ou de Sainte-Croix, du patronage des Husson, de Gerbécourt.

" La chapelle de Saint-Claude, au premier pilier vers l'autel, du côté de l'Evangile ; le patronage appartient au curé.

" La chapelle de Notre-Dame-de-Pitié et de Saint-Michel, fondée par Jean Maillard, de Pulligny, le 9 juin 1531.

" La chapelle de Saint-Sébastien, qui fait aussi un des collatéraux de l'église ; collateur, le prince de Salm.

" La chapelle de Saint-Jean-Baptiste, attenante au collatéral du côté de l'Epitre.

" La chapelle de Saint-André, séparée seulement de la précédente par une muraille ; le patronage appartient au chapitre Saint-Gengoult de Toul.

" La chapelle de la Madelaine et de tous les Saints ; elle était près de l'hôpital et du cimetière, mais elle est à présent en ruines, et le service a été transféré dans l'église.

" La chapelle de l'Annonciation, située dans le cimetière et fondée par les sieurs Berman.

" La chapelle de Saint-Nicolas, fondée par les sieurs Berman et Feriet, de Saint-Nicolas.

" La chapelle Sainte-Croix, dite Razel, fondée par Jean Razel, de Pulligny, et Isabelle, sa femme.

" La chapelle Sainte-Barbe et celle de Saint-Michel.

" L'ermitage ou oratoire de Savignon, dans les vignes. "

L'hôpital dont il a été parlé, était ruiné à la fin du siècle dernier, et ses revenus servaient à des distributions de charité. (P.)

Pulligny a été érigé en succursale en 1802.

Patron, saint Pierre ès-liens.