L’EST RÉPUBLICAIN, Lundi 20 Novembre 1933.

 

La Fête des Eaux de Méréville - Frolois

 

Dimanche matin, a eu lieu dans les communes de Méréville et de Frolois, l’inauguration officielle des installations d’eau potable.

Un grand progrès a été réalisé, cette année, dans ces deux importantes communes. L’une et l’autre manquaient d’eau potable, et même, lorsque les saisons étaient sèches, les puits tarissaient, et les agriculteurs étaient alors obligés d’aller chercher loin de chez eux l’eau indispensable au bétail.

Aujourd’hui, cette lacune est heureusement comblée.

C’est donc à une véritable fête des eaux que nous avons assisté hier, fête simple et charmante et qui porte ses fruits.

 

A MÉRÉVILLE

 

Près de la « Maison Carrée » se trouve un puits, profond de sept mètres, où est recueillie l’eau descendant des hauteurs de Méréville à travers une couche de grés.

Ce puits reçoit aussi les eaux de la Moselle dont le cours, parallèle à Méréville, souligne les hauteurs de l’endroit.

Ces eaux sont d’ailleurs filtrées par le lit des alluvions.

L’eau du puits est ensuite aspirée par la station de pompage voisine de quelques mètres où elle est verdunisée puis refoulée sur deux bassins.

L’un d’eux, celui de Méréville, est situé à mi-côte de la route de Méréville à Frolois ; l’autre a été construit en haut de la côte sur cette même route, et alimente Frolois.

Quant à la distribution d’eau, tant à Méréville qu’à Frolois, elle se fait à l’aide de bornes-fontaines et de concessions particulières.

A 10 heures, dans Méréville pavoisée, arrivent M. Emile Roblot, préfet de Meurthe-et-Moselle, accompagné de MM. Emile Seitz, député ; Marchal, conseiller général ; le professeur Jacques Parisot, président de l’Office d’hygiène sociale.

Les autorités sont aimablement accueillies par le distingué maire de Méréville, M. Henri Cournault, qu’assistent MM. Robaine, adjoint ; Demarne Lucien, chargé de la surveillance du pompage ; le conseil municipal.

Parmi les personnalités présentes, on remarquait MM. le sénateur Louis Michel ; Noël, maire de Nancy ; Balthazard, maire de Frolois ; Couprie, maire de Pont-Saint-Vincent ; le commandant Aubertin, président de l’Union des sapeurs-pompiers de Meurthe-et-Moselle et des Vosges ; Bertin, chef des services communaux de Nancy ; l’adjoint Gutton ; Canel, ingénieur en chef des ponts et chaussées ; Boutet, inspecteur principal du Service vicinal ; Galas, conseiller d’arrondissement ; Dupont, directeur de la station agronomique ; Gérard Cournault ; Lauruol, directeur de la station de Messein ; Thomas, chef de bureau du cabinet du préfet ; Moine, maire de Jarville ; Vague, adjoint au maire de Neuves-Maisons, président de la commission intercommunale de chômage ; Aubry, garde-champêtre ; les maires des communes voisines.

Après l’exécution de la Marseillaise par l’Harmonie de la Haute-Moselle, sous la direction de, M. Joigney, M. Henri Cournault présente à M. le préfet le conseil municipal et lui souhaite la bienvenue.

M. Emile Roblot répond en termes brefs ; puis les autorités visitent la station de pompage, dont elles peuvent apprécier la perfection.

 

A FROLOIS

 

Les autorités se rendent ensuite à Frolois, où les enfants des écoles adressent à M. le préfet leurs souhaits de bienvenue, devant la mairie.

Aux personnalités précitées sont venus se joindre autour de M. Balthazard, maire de la commune, MM. Massé, adjoint ; le général Bernard ; Pargon, conseiller d’arrondissement ; le docteur Engel, médecin-chef du Préventorium de Flavigny ; l’abbé Berton, curé de la paroisse ; Zehren, instituteur ; Mmes Jansen et Faivre, institutrices ; M. Schmitt, garde-champêtre.

A la mairie, M. Balthazard adresse ses souhaits de bienvenue à M. le préfet, qui répond par quelques mots aimables.

Et aussitôt une gerbe de fleurs lui est offerte par Mlle Grand’eury, tandis que M. Pachot, un jeune récite un gentil compliment.

Ensuite a lieu la visite des installations d’eau du lavoir, de la salle de consultation des nourrissons, des abreuvoirs, des bornes-fontaines.

Puis le cortège, précédé des sapeurs-pompiers, se rend au monument aux morts où après le dépôt d’une gerbe de fleurs, le commandant Aubertin passe en revue la section des sapeurs.

Devant la mairie, où est massée la population, a lieu ensuite la remise de la croix de chevalier du Mérite agricole à M. Balthazard, par M. Emile Seitz.

Le député de Meurthe-et-Moselle rappelle l’œuvre accomplie par le nouveau chevalier et son conseil municipal. Il déclare que la commune de Frolois a le droit d’être fière de ce qu’on a réalisé en sa faveur. Et, selon la formule consacrée, il épingle sur la poitrine de M. Balthazard la distinction dont ce dernier est l’objet.

      

Dans la grande salle des écoles, ou un vin d’honneur est servi, M. Balthazard fait l’historique du projet d’adduction d’eau potable, et rend un vif hommage à tous ceux qui ont contribué à sa réalisation.

A son tour, M. le sénateur Louis Michel, fouillant dans ses souvenirs, rappelle à M. Balthazard qu’il était son administré, lorsqu’on parlait d’installations d’eau potable.

Il félicite le maire de Frolois et le conseil municipal de l’heureuse initiative prise à temps par eux, souligne la grandeur de la cérémonie de ce jour, rend un vibrant hommage à MM. Canel et Boutet.

« Vous avez raison, poursuit-il, améliorer le sort des campagnards, car la santé morale du pays, c’est celle des paysans. »

M. Louis Michel invite les ruraux à rester attachés à la terre, au village, et fait ses vœux pour la prospérité des communes de Méréville et Frolois.

M. Emile Roblot, très touché de l’accueil qui lui est fait, souligne les avantages matériels immédiats accordés aux populations des deux communes par les améliorations qu’ont réalisées les bonnes volontés.

L’adduction d’eau constitue un moyen d’Hygiène de premier ordre.

M. le préfet rappelle que la mortalité infantile, très élevée dans notre département, a vu son taux baisser sensiblement, grâce aux efforts déployés par M. le professeur Jacques Parisot, champion infatigable de la cause de l’hygiène.

Mais, et M. le Préfet attire l’attention de ses auditeurs sur ce point, cette installation d’eau potable ne sera efficace que si elle est soumise au régime de surveillance des eaux, sans lequel elle peut devenir le pire des dangers.

Là est la sécurité, qui sera complétée par la suppression des puits, cause de contamination.

« Ainsi, conclut M. Roblot, sera réalisé un progrès sensible dans l’hygiène rurale. »

C’est sur des paroles de remerciements de M. Balthazard, qu’a pris fin cette « fête des eaux », comme on l’a

Justement appelée, et qui s’est déroulée dans une calme allégresse, sous l’œil paternel et vigilant des gendarmes de Méréville et de Frolois. – R. D.