HUGO (Joseph-Léopold comte), chevalier de St. Louis, officier de la légion d’honneur, dignitaire de plusieurs ordres étrangers, né à Nancy en 1773, où il fit ses études ; entra au service au commencement de la révolution, et s’éleva successivement jusqu’au grade d’adjudant-général par son talent et son courage. Il fut attaché à l’état-major de Moreau en 1800, et servit à Naples et en Espagne sous le prince Joseph, qui le connut à Lunéville lorsqu’il commandait cette ville, le nomma maréchal-de-logis de son palais à Naples, puis gouverneur des provinces d‘Avila, Ségovie, Soria, Guadeluxara ; enfin, commandant de Madrid. Après s’être distingué à l’attaque de Ci-Fuentes, dont il s’empara, septembre 1810 ; le 18 octobre il battit un corps espagnol près de Valdajos, et en 1816 il délogea l’ennemi de sa forte position à Hita, et le rejeta sur l’autre vive du Tage. Napoléon le rappela en France en 1813, le nomma général de brigade, et lui confia le commandement de Thionville, où il soutint un bombardement, et qu’il défendit vaillamment. Il fut conservé dans son grade à la première rentrée du Roi en 1814 ; il commandait encore la place de Thionville en 1815, et résista à toutes les attaques des Prussiens, qui en formaient alors le siège. Le général Hugo parvint non seulement à repousser l’ennemi, mais à sauver la ville d‘une entière destruction, en contenant la garnison qui, malgré les ordres de Louis XVIII, voulait s’ensevelir sous ses ruines plutôt que de se rendre. Il a publié des mémoires et la relation du blocus de Thionville. M. le comte Hugo est mort à Paris en 1828, avec le grade honorifique de lieutenant-général. — Il avait deux frères, nés à Nancy, l’un François-Juste, mort à Valence en 1828 ; était chevalier de St. Louis et de la Légion-d’Honneur, lieutenant-colonel au 5e de ligne. Le second, Louis-Joseph, chevalier de St. Louis, officier de la légion d ‘honneur, ex -colonel du régiment royal étranger et commandant de Vincennes ; a été appelé au poste de maréchal-de-camp honoraire, par ordonnance du 1er novembre dernier. C‘est un officier supérieur d’un rare mérite, et qui, dans mainte occasion, a fait preuve d ‘une aussi rare intrépidité. M. le comte Hugo a deux fils, Victor et Abel, qui se distinguent dans les Lettres. Victor a écrit plusieurs pièces fugitives, romantiques ; et, tout récemment : les Orientales ornées de grav.
[BIOGRAPHIE HISTORIQUE ET GÉNÉALOGIQUE DES HOMMES MARQUANTS DE L’ANCIENNE PROVINCE DE LORRAINE, 1829. P. MICHEL, Juge de paix du canton de Vézelise]
HUGO (Joseph-Léopold-Sigisbert, comte), né à Nancy en 1774, s'engagea à 14 ans comme simple soldat, et fut nommé officier en 1790. Il parcourut de la manière la plus brillante la série des guerres de la Révolution et se signala surtout sur le Rhin, en Vendée et sur le Danube. A Vihiers (Vendée), avec 50 hommes seulement, il arrêta 3 à 4,000 Vendéens ; au combat de Caldiéro (Italie), il voit l'armée repoussée sur le point de repasser l'Adige, simple chef de bataillon, il enlève à la baïonnette le village de Caldiéro, s'y maintient pendant quatre heures malgré les efforts de l'ennemi, et laisse aux Français le temps de reprendre l'offensive et de vaincre.
Il passa ensuite au service de Joseph Bonaparte, alors roi de Naples. Le pays était infesté de bandes de brigands qui tous obéissaient au terrible Fra-Diavolo, à la fois chef de voleurs et d'insurgés calabrais, qui répandait la terreur dans les campagnes et jusque dans les villes. Hugo détruisit les bandes les unes après les autres, s'empara de Fra-Diavolo et le fit juger, condamner et exécuter en deux heures, le 1er novembre 1806. Grâce à l'intrépide commandant, le pays était délivré. En récompense, le roi Joseph le nomma colonel, maréchal du palais et chef militaire de la province d'Aveline.
Hugo suivit bientôt Joseph en Espagne et y rendit encore des services signalés. Nommé général et gouverneur des provinces centrales d'Avila, de Ségovie, de Soria, puis de Guadalaxara, etc., il guerroya trois ans contre le célèbre Empecinado, le battit en trente-deux rencontres et parvint ainsi à délivrer tout le cours du Tage des guérillas qui l'infestaient et à rétablir les communications entre les divers corps de l'armée française. On a estimé à la valeur de 30 millions de réaux le nombre des convois qu'il enleva aux insurgés pendant les années 1809, 1810 et 1811.
En 1812, il fut nommé au commandement de la place de Madrid, et il commanda l'arrière-garde lorsque, peu de temps après, les Français durent évacuer cette ville. Dans cette retraite désastreuse, il sauva plusieurs milliers de Français, et peut-être le roi lui-même, en arrêtant les Anglais à la hauteur d'Alagria.
Rentré en France en 1813, il fut immédiatement appelé par l'Empereur au commandement de Thionville, où, avec une faible garnison et des munitions insuffisantes, il soutint pendant 88 jours un blocus très-serré auquel mit fin la déchéance de Napoléon.
Durant les Cent-Jours, ce fut encore lui qui la défendit contre les alliés qui voulaient la démanteler et en voler le matériel. Mis à la retraite par l'ordonnance de 1824, il se retira à Blois ; il s'occupa de plusieurs ouvrages qu'il publia sous le pseudonyme de Genti. On a de lui : Mémoires sur les moyens de suppléer à la traite des nègres par des individus libres, etc., Blois, 1818 ; Journal historique du blocus de Thionville en 1814, et des sièges de cette ville, Sierck et Rodernack en 1815, Blois 1819 ; Mémoires du général Hugo, Paris 1825. On a encore de lui un ouvrage sur la Défense des convois, plusieurs fois réimprimé ; et quelques autres écrits.
Le général Hugo, homme aussi distingué dans le monde que général vaillant et expérimenté, est mort à Paris, frappé d'une apoplexie foudroyante, le 30 janvier 1828. Il laissa plusieurs enfants : l'un d'eux est VICTOR HUGO.
BIOGRAPHIE DES CELEBRITES MILITAIRES DES ARMEES DE TERRE ET DE MER DE 1789 A 1850, PAR M. C. MULLIÉ.