DU CHATELET (Gabrielle-Emilie de BRETEUIL, marquise), née à Paris en 1705. Appelée à la cour de Lunéville, où son époux occupait un poste digne de sa naissance et de son mérite, cette célèbre héroïne de Voltaire justifia par ses écrits les idées élevées que le poète conçut d'elle.
En 1740, elle a publié un ouvrage ayant pour titre : Institutions physiques. La marquise du Châtelet est morte à Lunéville en 1749 ; ses restes furent déposés dans l'église paroissiale de cette ville. Sur sa tombe on lit la touchante épitaphe que lui improvisa Voltaire, son illustre ami :
L'univers a perdu la sublime Emilie,
Elle aima les plaisirs, les arts, la vérité :
Les dieux en lui donnant leur âme, leur génie,
Ne s'étaient réservé que l'immortalité. (*)
Son époux, Florent-Claude, lieutenant-général des armées du roi, grand-chambellan de Lorraine, mourut en 1765, âgé de 70 ans.
Leur fils, Florent-Louis-Marie-François, duc du Châtelet d’Haraucourt, colonel des gardes françaises, député de la noblesse du Barrois aux Etats-généraux de 1789, fut condamné à mort en 1793, comme ayant participé aux massacres du 10 Août 1792.
(*) Voltaire était alors à la Malgrange : le roi de Pologne est allé trois fois dans sa chambre pour calmer son extrême affliction. Le philosophe aimait passionnément la marquise Du Châtelet, car un jour il lui écrivit : « Voici le 42e jour que je n’ai rien de toi : multiplie les minutes par les 42, et tu auras le nombre de mes supplices ».
[BIOGRAPHIE HISTORIQUE ET GÉNÉALOGIQUE DES HOMMES MARQUANTS DE L'ANCIENNE PROVINCE DE LORRAINE, 1829. P. MICHEL, Juge de paix du canton de Vézelise]