L'Espérance : courrier de Nancy, vendredi 8 février 1850
On nous écrit de Vitrey (canton de VézeIise), le 5 février :
Un évènement des plus tristes vient de plonger dans le deuil une honnête famille de celle commune. Le sieur Jean Jandot, de Vitrey, père de quatre enfants, revenant samedi soir de Nancy, a été trouvé mort dimanche matin sur le territoire de Ceintrey, entre le grand chemin de Haroué à Flavigny, et la route de Mirecourt, à quelques centaines de mètre de cette dernière. L'inspection du cadavre qui ne portait aucune blessure, et l'argent retrouvé sur lui comme à son départ, quelques sous exceptés, attestent que la malveillance est absolument étrangère a ce rnalheur.
Comme il avait quitté Fiavigny entre 5 et 6 heures, on présume que, parvenu à l'embranchement des deux routes citées plus haut, l'obscurité profonde lui aura fait perdre de vue sa direction et quand il s'est aperçu de son erreur, les circuits qu'il a dû faire, pour regagner la roule de Ceintrey, à travers un sol mouvant, fortement détrernpé par le dégeI,ayant épuisé toutes ses forces, (il avait fait 40 à 50 kilomètres à pieds dans la journée), enfin, après plusieurs chutes dont un a remarqué l'empreinte de côté et d'autres, ce malheureux s'est abattu une dernière fois dans un fossé rempli d'eau, où il est mort d'épuisement et d'asphyxie.
La mort de cet excellent père de famille cause, à toute la population du lieu, les regrets les plus vifs et les mieux mérités.