François Christophe KELLERMANN, 17351820 (âgé de 85 ans)

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Nom
François Christophe /KELLERMANN/
Prénom(s)
François Christophe
Nom de famille
KELLERMANN
Naissance
Mariage
Militaire
Capitaine de hussard dans la légion de Conflans
1770
Naissance d’un fils
Parrain : François Etienne BARBÉ (âgé de 56 ans) — grand-père maternel
Roi de France
Louis XVI
10 mai 1774
Militaire
Maréchal de camp
1788
Famine
Famines entrainant la révolution française
1788
Régime politique
Monarchie Constitutionnelle
4 septembre 1791
Fait d'armes
Victoire bataille de Valmy
20 septembre 1792
Révolution
Révolution française
de 5 mai 1789 à 9 novembre 1799
Régime politique
Régime politique
Naissance d’un petit-fils
Régime politique
Naissance d’un petit-fils
Mariage d’un fils
Naissance d’un petit-fils
Profession
Maréchal d'Empire - Pair de France
1804 (An XII)
Empereur des Français
Décès d’une épouse
Roi de France
Louis XVII
6 avril 1814
Régime politique
Cent-Jours
22 mars 1815
Roi de France
Louis XVIII
22 juin 1815
Décès du père
Décès de la mère
Décès
Sépulture
Adresse : Cimetière du Père Lachaise
Titre
Duc de Valmy 1808
Famille avec les parents
père
mère
Mariage Mariage1 juin 1733Strasbourg (67), Bas-Rhin, Grand Est, FRANCE
2 ans
lui
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17351820
Naissance : 28 mai 1735 Strasbourg (67)
Profession : Maréchal d'Empire - Pair de France1804
Décès : 13 septembre 1820Paris X (75)
Famille avec Marie Anne BARBÉ
lui
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17351820
Naissance : 28 mai 1735 Strasbourg (67)
Profession : Maréchal d'Empire - Pair de France1804
Décès : 13 septembre 1820Paris X (75)
épouse
17421812
Naissance : 30 septembre 1742 28 Metz-Sainte-Croix (57)
Décès : 10 janvier 1812Paris
Mariage Mariage26 septembre 1769Metz-Saint-Simplice (57), Moselle, Grand Est, FRANCE
10 mois
fils
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17701835
Naissance : 4 août 1770 35 27 Metz-Saint-Martin (57)
Profession : Comte d'Empire1810
Décès : 2 juin 1835Paris X (75)

François Christophe KELLERMANN a 0 cousin germain connu

Famille paternelle (0)

Famille maternelle (0)

François Christophe KELLERMANN, 1735–1820


KELLERMANN (François - Christophe), maréchal de France, duc de Valmy, né à Strasbourg le 30 mai 1735. Il entra comme cadet à quinze ans dans le régiment de Lowendalh, fut enseigne à dix- huit ans, dans Royal-Bavière, et fut nommé capitaine pendant la guerre de Sept-Ans. Major des hussards de Conflans en 1779 ; brigadier des armées du roi en 1784 ; mestre de camp de hussards, colonel-général dans la même année, et enfin le 9 mars 1788 nommé au grade de maréchal de camp. Au commencement de la Révolution Kellermann fut envoyé en Alsace comme général en chef de l’armée de la Moselle (août 1792). Il opéra dans les premiers jours du mois suivant sa jonction avec Dumouriez, et se couvrit de gloire aux journées des 20 et 21 septembre, connues sous le nom de canonnade de Valmy.

Une armée de 150,000 hommes, à laquelle s’étaient joints 20,000 émigrés, s’avançait contre la France, sur toute la ligne de ses frontières, entre Dunkerque et la Suisse. Le 12 août, au lever du soleil les troupes légères prussiennes pénétrèrent sur le territoire français. Le 15, l’armée prussienne vient camper entre Sierck et Luxembourg, et le général Clairfayt, à la tête des Autrichiens, coupe la communication entre Longwy et Montmédy. Le 19 le maréchal Luckner résiste courageusement à une attaque de 22,000 Autrichiens à Fontoy. Le 23 août Longwy se rend après un bombardement de trois jours ; Beaurepaire, qui défendait la place, indigné de la lâcheté du conseil de guerre qui veut capituler, prend un pistolet et se fait sauter la cervelle. Le jeune et vaillant Marceau, qui voulait comme Beaurepaire s’ensevelir sous les ruines de la place, perd ses équipages, ses chevaux, son argent. Que voulez-vous qu’on vous rende ? lui demanda un représentant du peuple. — Un autre sabre pour venger notre défaite.

Le 2 septembre le duc de Brunswick prend possession de Verdun au nom du roi de France. L’armée d’invasion, réunie à Verdun, était forte de 80,000 hommes. Pressé de parvenir à son but, le roi de Prusse donne ordre, dès le lendemain, à cette armée de s’avancer à travers les plaines de la Champagne et de marcher droit sur Paris. Rien ne lui paraissait plus facile, il s’arrête cependant à quelques lieues de Châlons. Il s’arrête, il était arrivé au terme de son voyage qui devait être une suite de fêtes et de triomphes. Nous sommes parvenus à la première journée glorieuse que les Français virent briller, la journée de Valmy, matériellement peu importante, mais immense dans ses résultats, car elle sauva la France et fut le point de départ de toutes les immortelles campagnes qui suivirent.

Dumouriez était campé à une lieue en avant de Sainte-Menehould, sur un plateau peu élevé au-dessus des prairies à droite du chemin qui conduit à Châlons. Cette position était appuyée sur la droite à la rivière d’Aisne qui descend de Sainte-Menehould, des prairies marécageuses et un étang en couvraient la gauche. Une vallée étroite séparait le camp des hauteurs de l’Iron et de la Lune où campèrent les Prussiens. Entre ces deux élévations est un bassin de prairies d’où sortent quelques tertres dont le plus élevé est celui qui se trouve couronné par le moulin de Valmy. Deux petites rivières séparent cet espace, elles tombent dans l’Aisne, au-dessus et au-dessous de Sainte-Menehould, l’Auve est au sud et la Bionne est au nord ; le quartier général était placé à Sainte-Menehould à une égale distance du corps d’armée et de l’avant-garde commandée par le général Dillon. Sur la rive droite de l’Auve, un bataillon de troupes de ligne fut placé dans le château de Saint-Thomas. Vienne-le-Château, Moiremont et la Neuville furent occupés par trois autres bataillons et de la cavalerie. Le front du camp fut couvert de batteries qui découvraient le vallon dans tous ses prolongements. La gauche du camp se terminait sur le chemin de Châlons, la rive droite de l’Auve fut laissée à l’armée de Kellermann.

Kellermann était arrivé le 18 septembre à Dampierre-le-Château et y avait reçu le soir une dépêche de Dumouriez qui lui indiquait en arrière et sur la gauche une position excellente, formant équerre avec la sienne. Kellermann fait le lendemain passer le ruisseau d’Auve à ses troupes ; mais à peine fut-il rendu sur l’emplacement désigné par Dumouriez que, frappé de ses inconvénients, il courut à Sainte-Menehould pour faire observer au général en chef combien cette position est dangereuse. La gauche destituée d’appui, était soumise aux hauteurs qui descendent du moulin de Valmy ; la droite touchait à un étang qui gênait sa communication avec la gauche de l’armée de Sainte-Menehould. Le ruisseau d’Auve, seule retraite en cas d’échec, était trop rapproché des derrières du camp ; une armée fuyant en désordre devait y être embourbée. Si les deux armées étaient attaquées, elles devaient y être battues par le fait seul du désavantage du terrain.

Le général Kellermann prévient Dumouriez qu’il était décidé à repasser l’Auve le lendemain 20, à la pointe du jour ; mais il n’eut pas le temps de mettre son plan à exécution. L’ennemi instruit de son arrivée, et jugeant bien la difficulté de sa position, marchait déjà pour l’attaque.

Avant trois heures du matin, le 20 septembre, les Prussiens et les Autrichiens étaient déjà en mouvement et bientôt l’avant-garde prussienne, commandée par le prince de Hohenlohe-Singelfingen, rencontre celle du général Kellermann, sous les ordres du général Després-Crassier, établie en avant du village de Hans pour éclairer cette partie et couvrir la gauche de l’armée. L’attaque de l’ennemi fit connaître qu’il s’agissait d’une affaire sérieuse et non d’une escarmouche d’avant-postes, les coalisés voulaient en finir et écraser d’un seul coup les deux petites armées qui seules pouvaient s’opposer à leur marche.

L’avant-garde ennemie s’était portée directement sur Hans, entre la Bienne et la Tourbe, tandis que le gros de l’armée, remontant cette rivière, arrivait à Somme-Tourbe suivi des Autrichiens du général Clairfayt.

A la première nouvelle de l’attaque de son avant-garde, Kellermann avait ordonné de plier les tentes, de prendre les armes et de déblayer la route en arrière en faisant filer les équipages par le grand chemin de Sainte-Menehould. Il ne fallait pas songer à repasser l’Auve, le temps pressait ; l’avant-garde, vigoureusement attaquée, se repliait déjà sur l’armée. Kellermann prit aussitôt ses dispositions pour une bataille en règle.

Un brouillard épais empêcha jusque vers sept heures les deux armées de connaître leurs dispositions respectives ; lorsqu’il se fut un peu dissipé, l’artillerie commença à tirer de part et d’autre, et le feu se soutint avec vivacité, sans être fort meurtrier pour aucun parti. Vers dix heures, le général Kellermann, placé au centre de la ligne et occupé à étudier les manœuvres de l’ennemi, eut son cheval tué sous lui d’un coup de canon. Presque dans le même temps, des obus éclatèrent au milieu du dépôt des munitions et firent sauter deux caissons d’artillerie, dont l’explosion tua ou blessa beaucoup de monde. Alors le désordre se mit dans cette partie de l’armée, les conducteurs s’enfuirent avec leurs caissons et le feu se ralentit, faute de munitions. Dans le même moment, une partie de l’infanterie opérait un mouvement rétrograde et allait rendre la confusion générale, mais Kellermann s’y portant de sa personne, parvint à lui faire reprendre sa première position.

Le duc de Brunswick voyant que le feu de son artillerie n’a pas réussi à ébranler les troupes françaises, veut essayer une attaque de vive force. Vers les onze heures, le feu de ses batteries redouble, il forme trois colonnes d’attaque soutenues par la cavalerie ; les deux colonnes de gauche se dirigent sur le moulin de Valmy, la droite se refusant et se tenant en mesure. Ces attaques en ordre oblique étaient la tactique familière des Prussiens.

Kellermann dispose son armée en colonnes par bataillon ; quand elles sont formées, il les parcourt et leur adresse cette courte harangue : « Camarades, voilà le moment de la victoire ; laissons avancer l’ennemi sans tirer un seul coup de fusil, et chargeons-le à la baïonnette. »

L’armée, pleine d’enthousiasme et déjà aguerrie par une canonnade de quatre heures, répond aux paroles de son général par des cris multipliés de : Vive la nation ! Kellermann lui-même met son chapeau au bout de son sabre et répète : Vive la nation ! En un instant, tous les chapeaux sont sur les baïonnettes et un immense cri s’élève de tous les rangs de l’armée.

Ces mouvements, cet enthousiasme, annonçaient une armée qui brûlait de combattre ; l’ennemi s’étonne, ses colonnes s’arrêtent : « La victoire est à nous ! » cria Kellermann, et l’artillerie, dont le feu redouble, foudroie les têtes de colonnes prussiennes. Le duc de Brunswick donne le signal de la retraite, vaincu seulement par la résistance.

Le feu continue jusqu’à quatre heures du soir. Encore une fois l’ennemi reforme ses colonnes et essaie une nouvelle attaque ; mais la bonne contenance de l’armée française, son ardeur manifestée par de nouveaux cris, suffit pour l’arrêter une seconde fois ; vers sept heures du soir, les coalisés rentrèrent dans leurs premières positions, laissant aux Français le champ de bataille jonché de morts.

Deux armées avaient assisté à ce combat sans y prendre part : celle de Dumouriez et celle de Clairfayt. Dumouriez avait fait toutes ses dispositions pour venir au secours de Kellermann en cas d’échec, ou pour prendre part à l’affaire si elle devenait générale. Clairfayt s’était contenté de montrer trois têtes de colonnes vers Valmy et Maffrievart pour tenir les Français dans l’incertitude et menacer en même temps la tête du camp de Sainte-Menehould et les derrières de la droite de Kellermann.

Le duc de Brunswick était si sûr de vaincre, qu’il avait cru pouvoir se passer de l’assistance efficace de Clairfayt et des Autrichiens.

Il y eut d’engagés à la bataille de Valmy 24,000 Français contre 100,000 Austro-Prussiens.

Dans cette journée, Kellermann avait sauvé la patrie et révélé aux Français le secret de leur valeur. C’en est fait, la coalition est vaincue sur ce point ; 80,000 ennemis, qui avaient marché comme en triomphe, s’arrêtent saisis de crainte, et l’armée française qui, jusque-là, avait redouté son inexpérience, devant des soldats aguerris et disciplinés, s’aperçoit, avec bonheur, que le courage et le patriotisme peuvent la rendre redoutable, jusqu’au moment où la discipline viendra l’égaler d’abord, pour l’élever bientôt au-dessus de ces Prussiens et de ces Autrichiens si renommés.

Le 21 septembre, lendemain du combat de Valmy, la CONVENTION NATIONALE fut installée et la France déclarée République.

Ce même jour, 21 septembre, Kellermann, dont la position, malgré la retraite de l’ennemi, n’en était pas moins hasardée, s’établit sur les hauteurs de Voilemont, son front couvert par l’Auve et sa droite appuyée sur la gauche de Dumouriez. Le duc de Brunswick, ignorant la belle manœuvre de son adversaire, marcha à six heures du matin, pour attaquer l’ancienne position. Quelques volées de canon le firent hésiter, puis enfin le décidèrent à se retirer dans ses retranchements.

On sait que les conséquences de cette bataille furent l’évacuation du territoire français par l’armée coalisée le 22 octobre suivant.

Kellermann fut depuis employé sous Custine qui réussit à le faire rappeler de son commandement (18 mai 1793). Il fut bientôt nommé à celui de l’armée des Alpes et de l’Italie ; mais Bonaparte le remplaça dans ce dernier commandement.

En 1799 il était inspecteur général de cavalerie. Il fut appelé, après le 18 brumaire, à faire partie du sénat dont la présidence lui fut décernée le 2 août 1801.

Dans les années suivantes il obtint successivement le cordon de grand officier, la dignité de maréchal, la sénatorerie de Colmar, le titre de duc de Valmy, et se trouvant à Paris le 1er avril 1814, il vota au sénat la déchéance de Napoléon, la création d’un gouvernement provisoire et fut compris dans la première organisation de la Chambre des Pairs. Pendant les Cent-Jours Kellermann n’accepta aucun emploi, et depuis la seconde Restauration il siégea parmi les défenseurs des libertés publiques à la Chambre des Pairs où son fils le remplaça. Il mourut le 23 septembre 1820, âgé de 86 ans. A cause de son âge avancé il n’avait plus commandé, de1804 à 1813, que des armées de réserve ou des corps d’observation ; mais les Français avaient livré ou soutenu quarante-trois batailles ou combats sous son commandement.

Le cœur de Kellermann est déposé aux champs de Valmy et son corps au cimetière de l’Est.

Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, par M. C. MULLIÉ.